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« Je suis né avec deux âmes, l'une étant la mienne, nouvellement conçue et abordant ce monde avec innocence, l'autre appartenant à un être vieux et sage, une âme peut-être aussi vieille que l'univers. Deux âmes dans un seul corps, deux esprits qui s'affrontaient pour la suprématie. »
Thom Kavanagh dans ses lettres[src]
TheSage

Le visage d'un Sage

Thomas "Thom" Kavanagh (1652 – vers 1706) était un habitant de Boston ainsi qu'un Sage, réincarnation d'Aita, un Précurseur. En 1706, il écrivit plusieurs lettres détaillant sa vie et sa condition qu'il roula et enferma dans des bouteilles qu'il jeta à la Mer des Caraïbes.[1]

Biographie

Naissance et débuts

Kavanagh naquit en 1652 à Boston, dans les colonies britanniques, où il vécut jusqu'à ses vingt ans. Ses parents et leur entourage découvrirent un garçon étrange qui leur offrit malgré lui des moments de joie et des moments de peine. Ses traits physiques peu communs suscitaient déjà des questions. Mais alors que ses premiers mots à l'âge de un an, "mon amour" et "bien-aimé" — prononcés à cause de sa dualité de Sage — ravirent ses parents voyant un signe d'intelligence, ils furent perturbés et irrités alors que toute son enfance il fut incapable de les appeler "père" et "mère" mais les appelait par leurs prénoms, "Thomas" et "Elisabeth".

Son père était bottier et sa mère tenait le foyer où elle l'élevait du mieux qu'elle pouvait. Le jeune Thom passait le plus clair de son enfance sur les quais à admirer les navires qui allaient et venaient et rêvait d'une vie d'aventures.

Quand il avait quatre ans, il rêva le premier souvenir de la personne en lui, Aita, et cette vision provoqua sa chute. Il se réveilla, trouvant ses parents penchés sur lui, inquiets.

Comprenant qu'il était trop différent de ses géniteurs, il effectua un éloignement d'eux. En effet, même s'ils l'avaient mit au monde et l'avaient élevé, il se sentait tellement différent d'eux qu'il se sentait "d'un autre sang et d'une autre espèce", comme "une autre créature".

Naturellement il comprit qu'il devait garder ses visions pour lui s'il ne voulait pas passer pour un fou.[1]

Apprentissage

À l'âge de quatorze ans, sentant qu'il devait découvrir un talent ou un métier plus approprié à sa nature d'esprit que le travail du cuir, son père le plaça comme apprenti auprès d'un maître charpentier-menuisier de Boston appelé Jonathan Davenport. Master Davenport avait de nombreux esclaves et employait deux autres garçons blancs, l'un maçon, l'autre charpentier, mais l'un comme l'autre manquant d'intelligence. Apercevant chez lui une étincelle du talent qui manquait aux deux autres, Master Davenport ne tarda pas à lui confier des tâches de menuiserie, ce dont il lui fut reconnaissant, car cet emploi lui rapportait deux livres par an et "une grande joie de l'esprit".

Le travail de menuisier exigeait une main ferme et précise et un grand goût pour l'ornementation, qualités que Kavanagh possédait en abondance, selon Master Davenport. Et ce fut avec une grande fierté qu'il prit congé de son maître, non au terme des sept ans habituels, mais de cinq ans seulement, et chercha à s'établir comme homme et maître à dix-neuf ans à peine. Son maître n'était pas peiné de le voir partir, mais lui souhaita bonne chance, sachant en son cœur qu'il avait été son meilleur apprenti. "Tu as un génie naturel en toi, mon garçon, une sagesse qui dépasse le nombre de tes années", lui dit Davenport à son départ.

Après avoir empaqueté ses possessions terrestres, Kavanagh fit ses adieux à sa mère et son père et acheta son passage sur un brick marchand en partance pour la Jamaïque, dans les Indes occidentales, où le besoin d'hommes sachant travailler le bois était grand.

Voyage pour la Jamaïque

Pendant le voyage qui l'amena dans les Indes occidentales, Kavanagh fut frappé par une révélation. Il assista à un acte de violence gratuit qui fut fatal à son instigateur : un pirate repenti du nom de Savory qui, venu à bord pour travailler et payer ses dettes en bon chrétien, mourut en démon aviné après avoir pris pour insultes les paroles raisonnables qu'on lui tenait. Il périt d'un coup de pistolet qu'il s'infligea lui-même alors qu'il préparait son arme en vue du premier des six duels qu'on lui avait lancés.

Tous furent malheureux de sa mort, mais soulagés du calme qui régna ensuite à bord. Mais en voyant le sang s'écouler librement de son corps, une idée saisit Kavanagh comme si elle avait toujours dormi en lui et n'attendait qu'une occasion de ce genre pour se dévoiler.

Vint à son esprit la phrase qu'il avait si souvent entendue : "Le Code est dans leur sang." Mais cette fois, elle prit soudain un sens. Le Code de la Vie, semblable à un plan de navire miniature, et façonnant chaque homme et femme que portait cette Terre.

Arrivée en Jamaïque

En arrivant en Jamaïque, Kavanagh chassa toutes ces idées de son esprit pour se préoccuper de trouver un emploi. Une lettre de recommandation de Master Davenport, son maître, lui facilita les choses et, en moins de deux semaines, il put obtenir une entrevue avec un agent de l'estimable Peter Beckford, homme de grande renommée dans toutes les Indes occidentales et réputé pour son honneur et son intelligence. Il en allait de même pour son agent, car l'homme l'embaucha sur-le-champ et, deux jours plus tard à peine, Kavanagh renforçait les portes et les toits du quartier des esclaves du domaine.

De son côté, Kavanagh était très bien logé, avec trois fenêtres dont deux sur les champs de canne. Quand il les ouvrait, une agréable brise emplissait sa chambre et lui apportait l'odeur et le chant des vagues, au loin. Souvent aussi, il entendait les chants des esclaves, qui avaient le don de lui apaiser les nerfs. La vie était agréable, malgré son angoisse d'attraper la fièvre jaune ou une autre des innombrables affections qui frappaient fréquemment les nouveaux arrivants dans ces contrées. Il vit ainsi dix-sept hommes et femmes périr de maladie dans les six mois de son arrivée.

Peter Beckford avait autrefois été gouverneur de facto de Jamaïque et s'il n'exerçait plus cette fonction l'arrivée de Kavanagh, il présentait encore tous les signes d'un homme considérant qu'il était de sa nature de diriger. En outre, il accordait autant d'importance à ses relations politiques qu'à ses champs de canne et à l'argent qu'ils lui rapportaient. Et c'est en cette qualité que Kavanagh rencontra celui qui allait faire s'écrouler sa vie à jamais : un jeune homme du nom de Laureano Torres.

L'arrivée du Templier

Ce fut en avril 1673 que Kavanagh vit le galion dans le port de Kingston. Il arborait pavillon batave, ce qu'il trouvait étrange, mais pas exceptionnel. Il s'agissait cependant d'une ruse, car sa cargaison était assurément espagnole : un gentilhomme appelé Torres, ancien officier de l'armée espagnole et alors émissaire de son roi. Du moins, aux dires de Peter Beckford. Kavanagh apprit plus tard qu'il se disait Templier et était venu consulter l'étrange collection de manuscrits de Peter Beckford.

Torres n'était chez monsieur Beckford que depuis deux jours lorsque Kavanagh attira son attention. La vue de son visage le plongea dans une étrange forme d'excitation, ce qui lui parut malséant jusqu'au moment où il le pressa de questions qui le remuèrent jusqu'au plus profond de son être. Un soir, après le souper, il lui demanda : "Entendez-vous des voix, monsieur Kavanagh ?" "Comment ça ?", répondit-il, tremblant intérieurement mais feignant l'ignorance. "Des voix. Au plus profond de votre esprit. Ou des souvenirs, pour être plus clair, des souvenirs d'une autre vie." Kavanagh était terrifié : comment cet homme pouvait-il connaître la nature même de sa vie comme si elle était aussi banale que celle d'un paysan ?

"Je ne sais pas ce que vous voulez dire, Master Torres", répondis Kavanagh en prenant congé de lui, tenaillé par l'angoisse. "Bonne nuit à vous, monsieur", lui lança-t-il. "Nous reprendrons cette conversation quand vous serez reposé et prêt à parler." Toujours sous l'effet de la surprise, Kavanagh lui souhaita bonne nuit et rejoignit sa chambre, sentant qu'une nouvelle rêverie allait bientôt l'envahir.

Les Assassins

Perdu qu'il était dans sa rêverie, Kavanagh ne vit pas qu'on glissât une enveloppe sous la porte de sa chambre à coucher. Le pli disait ceci : "Cher monsieur, pardonnez l'alarme que mes demandes ont sûrement suscitées chez vous, mais vous avez l'exacte apparence d'un homme que mes collègues et moi brûlons de rencontrer. Accordez-moi audience et je vous expliquerai tout. Votre ami, Laureano Torres."

Kavanagh réfléchit longuement à cette lettre ce soir-là, se demandant comment il pouvait avoir "l'exacte apparence" d'un homme qu'il connaissait, et pourquoi cela soulevait un tel mystère. Il se posai la question pendant des heures, parcourant la pièce alors qu'il mourait d'ennui d'en sortir, quand il entendit soudain un vacarme de coups de feu dans le jardin.

Kavanagh tomba à genoux et alla se cacher de l'autre côté du lit, loin de la fenêtre, et ferma les yeux. Mais à ce moment, une voix l'appela derrière la porte de sa chambre. "Monsieur Kavanagh !" dit-elle. Kavanagh leva la tête et vit une terrible silhouette, avec une capuche et ce qui ressemblait à une robe. L'homme amena une sarbacane à ses lèvres et endormit le Sage.

Kavanagh se réveilla quelques jours plus tard à Tulum en présence du même homme. Lui-même indigène, il avait un visage sérieux mais doux. Il lui dit qu'il s'appelait Bahlam et qu'il ne devait pas avoir peur.

Étrangement, Kavanagh n'avait en effet pas peur, peut-être à cause de son calme et de son ton rassurant. Il lui demanda pourquoi il l'avait amené dans cet endroit. Sa surprise parut sincère et il lui dit : "Vous êtes un Sage. Votre visage l'indique, et par-dessus tout vos yeux. Vous venez d'une longue lignée d'hommes identiques, des hommes venus de leur temps d'origine. Votre apparence et votre esprit reprennent un modèle qui se répète depuis des millénaires. Il se passe souvent un ou plusieurs siècles avant qu'apparaisse un Sage. D'autres fois, deux naissent dans la même décennie. Personne ne sait pourquoi."

Tandis que Bahlam parlait, Kavanagh se rendit compte que tout ce qu'il disait lui était connu, mais cela ne lui ôta pas sa frayeur pour autant. Il passa beaucoup de temps avec Bahlam, qui lui dit tout ce qu'il savait avant de lui poser des questions en espérant que Kavanagh pouvait y répondre.

L'Observatoire

Pendant quelques jours, Kavanagh resta avec mon gardien, Bahlam, lui posant toutes sortes de questions et lui faisant de même. Et pendant tout ce temps, il se demandait ce que le sort comptait faire de lui. Enfin, le septième jour, Kavanagh lui dit ce qu'il avait sur le cœur.

"Que voulez-vous de moi, monsieur, pourquoi me gardez-vous prisonnier ici ?" À ceci, Bahlam rit et répondit : "Vous n'êtes pas prisonnier, Sage ! Vous pouvez partir quand vous l'entendez. Dites-nous où vous souhaitez aller et, si c'est en notre pouvoir, nous vous y transporterons sur-le-champ."

Cette réponse le surprit puis le mit en rage. "Pourquoi alors m'avoir enlevé par une méthode aussi diabolique ? Car c'était bien un enlèvement !" Il répondit : "Votre maître logeait un Templier, et en était peut-être bien un lui-même. Nous ne pouvions les laisser mettre la main sur quelqu'un d'aussi important que vous. Évitez-les, car ils convoitent le savoir que recèle votre esprit. Vos rêves, vous souvenirs et l'emplacement d'un lieu que vous avez bien connu... l'Observatoire."

Ce mot résonna à ses oreilles, car il l'avait déjà entendu. Un autre souvenir d'un temps lointain. "Et vous, que voulez-vous de moi, monsieur ?" lui a-t-il demandé. "Voulez-vous aussi vous emparer des secrets enfouis en moi ?" Bahlam sourit : "Je ne vous les soutirerai pas, mais c'est à vous de décider si vous voulez les partager. Vos secrets vous appartiennent, c'est à vous de choisir ce que vous en ferez..."

Après cette discussion difficile avec Bahlam, Kavanagh passa une journée à réfléchir à ce que qu'il devait faire. D'étranges idées lui envahissaient l'esprit et le plongeaient dans le doute. Lorsqu'il me croyait résolu, une nouvelle idée venait mettre à bas toutes ses réflexions. Mais il finit par prendre sa décision.

"Monsieur, vous m'avez bien traité et avez été honnête envers moi. Et j'ai pour vous une entière confiance. Mais je ne peux pas partager mes visions et mes souvenirs avant de les avoir compris moi-même. Je dois par conséquent vous quitter et rejoindre en secret l'endroit qui occupe mes pensées depuis tant d'années."

Bahlam sourit et dit : "Je comprends cela et ai foi en votre cause. Trouver la source de vos rêveries vous sera bénéfique. Allez et trouvez vos réponses. Nous vous fournirons des vivres et de quoi vous équiper afin que vous puissiez voyager sans tracas." Kavanagh lui répondit alors : "Merci, monsieur. Et si ce que je trouve me satisfait, je reviendrai ici et vous en ferai part, en espérant qu'elles vous conviendront aussi."

Dans les jours qui suivirent, Bahlam fut fidèle à sa parole. Accompagné de son jeune fils Ah Tabai, il amena tout d'abord Kavanagh dans un village de pêcheurs près de son établissement et lui fournit cartes et or avant de lui confier un avertissement : "Les Templiers sont installés depuis peu dans les Indes occidentales et ce Torres est leur Grand Maître. Ils sont certes peu nombreux, mais d'autres viendront bientôt les rejoindre. Tachez de les repérer et ne leur faites pas confiance. Car ce qu'ils ne peuvent obtenir par la conversation, ils le prennent par la force."

Les deux hommes firent ensuite leurs adieux et Kavanagh quitta l'Assassin pour partir, animé par un but un peu brumeux.

Près d'un an plus tard, Kavanagh découvrit l'Observatoire à Long Bay, en Jamaïque, et y passa le restant de ses jours en compagnie des gardiens taínos. Il mourut vers 1706 et fut enterré non loin de l'édifice.

Avant de rendre l'âme, Kavanagh mit par écrit son étrange histoire et envoya ses lettres à la mer. Ce n'est qu'entre 1715 et 1722 qu'elles furent découvertes par le pirate et futur Assassin Edward Kenway.



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