Lever le voile est la représentation virtuelle d'une mémoire génétique d'Adewalé, revécue en 2013 par un chercheur d'Abstergo Entertainment à travers l'Animus.
Description
Adewalé retourna auprès de Bastienne Josèphe.
Dialogue
- Bastienne: Dis-moi, Adewalé, je vois que tu as rallié la cause des Marrons. Augustin dit beaucoup de bien de toi.
- Adewalé: Je ne sais pas combien de temps je pourrai continuer. Mais les Marrons sont d'excellents guerriers. Augustin m'a fourni tout ce dont j'avais besoin en attendant que je puisse enfin retrouver mes frères.
- Bastienne: Je crois que j'ai mérité ce paquet, alors.
- Adewalé: Je vais le garder encore quelque temps, par sécurité.
- Bastienne: Tu n'es pas un homme de parole.
- Adewalé: Ma parole n'était qu'un "peut-être". Je la tiens.
- Bastienne: Tu dois avoir mauvaise opinion de moi.
- Adewalé: Au contraire. Tu as réussi à rester libre au milieu des Français en tirant profit de ton indispensable commerce. J'ai du respect pour toi, mais je ne suis pas assez stupide pour croire quelqu'un d'aussi rusé.
- Bastienne: Tu as l'oeil très affuté et la langue flatteuse. Étant donné que tu refuses de me fournir la seule chose que je désire, j'espère t'amener à faire preuve de respect par d'autres moyens.
- Adewalé: Je vais y songer.
- Bastienne: J'ai besoin d'un homme prudent et observateur pour enquêter sur le gouverneur. Il faut que je découvre ce qui le distrait et pourquoi il applique le Code Noir avec autant de sévérité. La vie des esclaves en dépend, Adewalé.
- Adewalé: J'aimerais moi aussi le savoir. J'accepte de te rendre ce service. Pour les esclaves.
- Bastienne: Peut-être qu'il te reste un peu d'honneur après tout. Tu vas te déguiser. Tiens, tout ce qu'il te faut est là.
Bastienne lui offrit des habits d'esclave. Après s'être changé, Adewalé suivit Bastienne.
- Adewalé: Des haillons d'esclave ? Pourquoi me faire subir cet outrage ? Tu veux me faire reprendre ?
- Bastienne: Outrage ? As-tu si peu d'estime pour tes frères asservis ?
- Adewalé: Et toi, as-tu de l'estime pour quiconque ou sommes-nous tous des pions à tes yeux ?
- Bastienne: Ha ha ! Tu n'auras jamais cette chance. Je ne te tends pas de piège. C'est juste que... le gouverneur de Fayet a organisé une soirée et que ce goujat ne m'y a pas invitée ! Le festin qui s'annonce nécessitera la livraison d'une importante quantité de vivres à la demeure du gouverneur. C'est là que tu entres en scène. Grâce à cette caisse, tu te mêleras aux hommes qui livreront les marchandises. Et une fois sur place, tu pourras épier ce cher gouverneur.
- Adewalé: Les contremaîtres ne me remarqueront pas ? À moins que tu te moques de ce qui peut m'arriver ?
- Bastienne: Je n'ai jamais vu de contremaître capable de distinguer un esclave d'un autre. Mais sois prudent. Tu as l'air aussi malin que tu es fort. Tu sauras te débrouiller.
- Adewalé: Oui, maîtresse.
Bastienne mena Adewalé à un groupe d'esclaves.
- Bastienne: Les voilà. Rejoins-les. Mais sois vigilant.
L'esclave en tête de file trébucha et attira l'attention des contremaîtres à son insu, offrant à Adewalé la possibilité de rentrer dans le rang, mais il bouscula l'homme devant lui.
- Contremaître: Qu'est-ce qui se passe là-bas ? Rentrez dans le rang !
Adewalé suivit les esclaves jusqu'à la demeure du gouverneur, tout en s'adressant à l'homme qui le précédait.
- Esclave: Tu es qui ?
- Adewalé: Un ami.
- Esclave: Tu prends ça pour un jeu.
- Adewalé: Non.
- Esclave: Tu vas tous nous faire tuer.
- Adewalé: Chht !
Une fois arrivés, un esclave soupira.
- Esclave 1: Une autre fête chez ce porc ?
- Esclave 2: Chht ! Il ne faut pas se laisser faire.
Adewalé et les esclaves déposèrent les caisses aux marches de la demeure du gouverneur avant de faire demi-tour.
- Pierre: Excellent. Posez donc ces caisses là-bas, mes amis. Très bien. Trêve de mondanités. Je veux que ce domaine soit digne d'un roi à l'arrivée de mes invités. Quelle bande de fainéants. Ils mériteraient le fouet. Je suis un prince, un véritable prince, pour supporter tout ça !
Adewalé suivit les esclaves jusqu'à leurs logements.
- Esclave 1: J'ai mal aux pieds.
- Esclave 2: À quoi bon se plaindre ?
- Esclave 3: Je me souviendrai de tes paroles.
- Esclave 2: Silence.
Adewalé se mêla aux esclaves, et interrogea un homme tout en l'aidant dans son labeur.
- Adewalé: Mon ami, la garde change souvent ?
- Esclave: Aussi souvent que la nuit et le jour.
- Adewalé: Merci.
- Esclave: Si tu es un ami, prouve-le, étranger.
La nuit tombée, Adewalé sortit discrètement de son cabanon et épia, à travers une fenêtre, une conversation entre Pierre de Fayet de Louis Godin.
- Louis: L'expédition nécessitera plus de fonds que ne l'indiquaient nos estimations.
- Pierre: J'ai entendu dire que vous aviez offert à Guzan un joyau qui vaut le prix de plusieurs navires. Cela justifie-t-il vos erreurs de calcul ?
- Louis: Ce que je fais de mon argent ne regarde que moi.
- Pierre: Alors que sont devenus les fonds que je vous ai attribués le mois dernier ?
- Louis: La navigation est une science coûteuse.
- Pierre: C'est le moins qu'on puisse dire... si on mesure chaque brasse en parfum et en soieries.
- Louis: Si aucun navire espagnol n'est disponible, ne pouvons-nous pas en affréter un français ?
- Pierre: Et risquer de déclencher une guerre ? Le traité qui lie nos nations est fragile. Au moindre soupçon de contrebande, il volerait en éclats.
- Louis: Si vous me fournissez les fonds et le navire, votre nom entrera dans l'histoire à côté du mien.
- Pierre: Merci pour votre offre, mais j'ai une colonie coûteuse à gouverner.
- Louis: Avec le nombre d'esclaves que vous importez, je pensais que vous crouliez sous l'or.
- Pierre: Même la main d'oeuvre gratuite coûte cher. Et remplacer un esclave est onéreux. Ces pauvres bêtes meurent avant de se reproduire.
- Louis: Mais une meilleure navigation profiterait à vos navires négriers : moins d'accidents...
- Pierre: Ah, voilà un argument qui me parle...
Ayant rassemblé suffisamment d'informations, Adewalé s'en alla les révéler à Bastienne.
- Bastienne: Alors ? Qu'as-tu découvert ?
- Adewalé: Le gouverneur se croit intouchable. Mais j'aurais pu le tuer à mains nues, malgré ses gardes. Et il l'aurait mérité. Pourquoi as-tu besoin de lui ?
- Bastienne: Je veille sur mes amis et encore davantage sur mes ennemis. Je dois savoir dans quel camp tu es. Vas-tu me dire ce que tu as découvert ? Qu'est-ce qui le distrait ?
- Adewalé: Il y a un savant du nom de Godin qui ne cesse de lui demander de l'argent. Pour une histoire d'expédition. Des secrets de navigation.
- Bastienne: Pourquoi n'ai-je jamais entendu parler de cet homme ? Mes agents se seraient-il retournés contre moi ? Le capitaine du port croit-il que je lui offre mes filles par gentillesse ?
- Adewalé: Vous voulez que j'en apprenne davantage ? En tant que marin, j'avoue que la science de la navigation m'intéresse beaucoup.
- Bastienne: Non. Oui. Je n'en sais rien. Fais comme tu veux. Va-t'en, je dois réfléchir.
Conséquences
Adewalé apprit que le gouverneur avait organisé une expédition.