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« Par le passé, beaucoup de grands Assassins ont tenu un journal de leurs exploits, pour garder une trace de leur savoir et de leur sagesse. Je ne ferai sans doute jamais partie de ces illustres, mais voici néanmoins mon humble Codex. C'est à toi qu'il s'adresse, Gran pè. Le voyage qui s'annonce sera long et dur, mais je verrai Saint-Domingue libre. Pour papa. Pour toi. Pour nous tous. Guide-moi vers la victoire. »
– Extrait du Codex d'Eseosa[src]

Le Codex d'Eseosa est un journal de l'Assassin éponyme dédicacé à son grand-père qu'il n'a jamais connu, l'Assassin Adewalé. Il fut rédigé pendant la Révolution haïtienne à laquelle son rédacteur participa activement[1].

Journal

Un moment de faiblesse


Gran pè,


Je ne suis pas un adepte du Vaudou, mais Boukman me dit que certaines croyances de notre Confrérie se rapprochent de leur vision du monde. Ils croient en l'existence d'un créateur universel, Bondje. Mais c'est un dieu distant, et pour recevoir de l'aide, les hommes doivent se tourner vers les anges et les saints. Ou vers leurs ancêtres.

Alors c'est vers toi que je me tourne. Boukman me dit que tout le monde a des esprits, que chaque personne doit cultiver un lien spécial avec un esprit qui va « prendre possession de sa tête ». De bien des manières, c'est grâce à toi que je suis l'homme que je suis, alors c'est toi que je choisis comme esprit. Nous allons découvrir ensemble si tu es un esprit chaud ou un esprit froid.

Nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais mon père me dit qu'il est le fruit d'un moment de faiblesse entre Granma et toi. Un jour, tu t'es échoué sur le rivage et tu as hésité entre retourner à ta Confrérie à Tulum ou rester ici pour aider la cause des Marrons. Granma, elle, était prisonnière d'une toile qu'elle avait été la seule à tisser, mais vous vous êtes aidés l'un l'autre pendant plusieurs années.

Et un soir, vous avez connu la passion, ou du moins, la luxure. Vous avez décidé que c'était une erreur et vous n'en avez jamais plus reparlé. Neuf mois après ton départ, elle a donné naissance à un fils. Mon papa.

Par le passé, beaucoup de grands Assassins ont tenu un journal de leurs exploits, pour garder une trace de leur savoir et de leur sagesse. Je ne ferai sans doute jamais partie de ces illustres, mais voici néanmoins mon humble Codex. C'est à toi qu'il s'adresse, Gran pè. Le voyage qui s'annonce sera long et dur, mais je verrai Saint-Domingue libre. Pour papa. Pour toi. Pour nous tous.

Guide-moi vers la victoire.

Eseosa[1]

Briser les chaînes de l'esclavage


Gran pè,


Je veux te parler d'un homme que je connais. Il s'appelle Toussaint Louverture. Il est né en esclavage en 1743 sur l'île d'Hispaniola, où planait toujours l'ombre du Code Noir.

Les parents de Bréda furent réduits en esclavage dans le Royaume de Dahomey. Avec d'autres esclaves, ils furent mis au travail dans les plantations de sucre, de café, de coton et d'indigo. Toussaint m'a avoué qu'il a été éduqué par son parrain et des Jésuites. Il a apprit le français ainsi que le Kreyòl, un dialecte des esclaves.

J'ai intronisé cet homme dans ma Confrérie. Il recèle un talent brut pour la tactique militaire. Je peux l'aider à le développer davantage. Plus important encore, Toussaint est doué pour la politique, une capacité qui me fait cruellement défaut et qui sera nécessaire à notre victoire finale.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

Emmène ton fils au travail


Gran pè,


Grand-mè t'a parlé de papa, n'est-ce pas ? Elle m'a dit qu'elle a refusé de te forcer à choisir entre la Confrérie et une autre cause. Pas une seconde fois. Elle pensait que la Confrérie n'était pas adaptée à l'éducation d'un enfant. Voilà ce qu'elle a dit, mot pour mot :

« Si le destin de cet enfant est d'être élevé par des fous, alors il y en a déjà bien suffisamment à Saint-Domingue ».

Tu as rencontré papa une fois qu'il était devenu adulte, alors laisse-moi te raconter le peu que je sais au sujet de son enfance. Au début, il était un garçon joyeux, mais il est vite devenu agité, même un peu sauvage. À l'âge de quinze ans, Grand-mè a commencé à lui parler de toi, de son père, et du Crédo. Pas pour l'endoctriner, mais pour qu'il rentre dans le rang et qu'il ne s'attire pas trop d'ennuis.

Apparemment, cela a eut l'effet escompté. Et papa est devenu l'homme que tu as rencontré après le grand tremblement de terre de 1751. Tu es arrivé à Saint-Domingue pour offrir ton aide. Tu as accepté de rester et de prendre papa sous ton aile pour l'entraîner selon nos traditions.

Je sais que tu as joué un rôle bénéfique dans sa vie. J'espère que tu pourras avoir la même influence sur la mienne.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

ACI Eseosa concept

Autoportrait d'Eseosa

Serment de famille


Gran pè,


Au nom de mon père Yoruba, dema mère Edo, de feu ma Grand mè, et en ton nom à toi, mon Gran pè, mort assassiné, je vais créer une nouvelle Confrérie à Saint-Domingue. J'en ferai une entité mille fois meilleure que celle de Mackandal le déchu.

Comme nous sommes encore une colonie française, j'ai demandé aux Assassins de France de nous apporter leur aide. J'ai noué contact avec un certain Guillaume Beylier. Il m'a dit qu'ils ne peuvent pas nous envoyer des renforts car ils ont leurs propres problèmes à régler. Mais il m'a promis que nous continuerons à communiquer, et qu'il m'apportera toute l'aide dont dispose la métropole. Ce n'est pas grand chose, mais je suis heureux de me sentir soutenu, ne serait-ce que par la pensée.

Et je ne suis pas seul. J'ai réuni des alliés. Georges Biassou, un homme qui a une certaine notoriété parmi les esclaves, Dutty Boukman, un houngan vaudou originaire de Jamaïque et Toussaint Bréda, qui, je pense, a le potentiel de devenir le membre le plus important de notre Confrérie.

L'esclavage est toujours aussi présent tout autour de nous, mais je me suis arrangé pour faire libérer Bréda. Toussaint travaille toujours à la plantation Bréda, là où il a vu le jour, mais désormais en tant qu'employé salarié. Pour réussir, Bréda va devoir apprendre à effacer les divisions qui gangrènent le peuple de Saint-Domingue. Il est en train d'acheter des terres sous la protection de son ancien maître, afin d'héberger notre repaire. Il va devenir un homme riche, un homme qui, un jour, fera mine de posséder ses propres esclaves pour venir en aide à nos frères.

Nous sommes des hommes d'ambition, même si nous n'avons pas encore les moyens de la réaliser.

Guide-moi vers la victoire.

Eseosa[1]

Cérémonie au Bois Caïman


Gran pè,


La première partie de mon plan est en marche. En s'inspirant de François Mackandal le déchu, Dutty Boukman a conduit une cérémonie vaudou au Bois Caïman et appelé à une rébellion de grand envergure. Il a prédit que des membres de notre Confrérie, Jean-François Papillon, Biassou et Jeannot Bullet, deviendraient les chefs d'un mouvement de résistance qui aboutirait à la libération de tous les esclaves de Saint-Domingue. Des violences ont eu lieu et la plaine du nord a été dévastée, ses champs de canne et ses raffineries de sucre dévorés par les flammes.

Toussaint est resté à la plantation Bréda durant les violences du mois d'août, puis il s'est empressé de rejoindre Biassou dans les montagnes de Grande Rivière. Il a été nommé médecin-général et grâce à l'entraînement que je lui ai fait suivre, Toussaint a pris le commandement des troupes.

Il s'est essayé à la diplomatie en servant d'intermédiaire entre les chefs rebelles et le gouverneur français de la colonie. Les négociations ne se sont pas bien déroulées, même si ses interlocuteurs ont pris conscience de sa clémence vis-à-vis des prisonniers blancs.

Jeannot lance de terribles attaques contre les blancs et les mulâtres et met au point d'horribles méthodes pour [provoquer] les mettre à mort. Ses actions nous écoeurent Toussaint et moi. Nous ne devons pas répéter les erreurs de Mackandal.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

ACI LAM page 06
Notre premier revers


Gran pè,


Nous venons de subir notre premier revers. Boukman a perdu la vie au cours d'un affrontement avec l'armée française, près d'Acul. Ils ont planté sa tête sur une pique et l'ont exposée bien en évidence sur la place publique de Cap Français.

Lorsque nous avons appris la nouvelle à Grande Rivière, nous avons nommé Jean-François commandant en chef de notre armée d'esclaves. Mais il a fallu interrompre la révolution car Jeannot s'est mis à massacrer les blancs et les noirs qui lui tenaient tête. Biassou et Jean-François l'ont capturé et l'ont amené devant moi.

Je l'ai condamné à mort pour avoir violé le premier principe de notre Crédo. Jeannot m'a ri au nez et m'a soutenu que nous ne triompherons jamais sur cette île. J'ai gardé la foi, mais je demande si je n'ai pas vu l'ombre d'un doute passer dans les yeux de Jean-François.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

La déclaration de Camp Turel


Gran pè,


Toussaint est avec nos rebelles depuis l'automne 1791, mais son rôle dans la rébellion vient juste de prendre de l'ampleur. Toussaint a forgé une alliance avec les Espagnols qui contrôlent la colonie voisine de Santo Domingo et comptent sur notre révolte pour réannexer Saint-Domingue. Malgré cela, je continue à entraîner ses hommes et à leur enseigner un mélange de tactiques de guérilla et des combats qu'ils mènent en Europe.

En secret, je commence à instiguer des révoltes que seule l'autorité de Toussaint peut apaiser. Il est encore un subalterne de Biassou, mais il devient de plus en plus autonome et certaines de ses troupes refusent désormais de suivre les ordres d'un autre. Il a mené quelques combats et ses prouesses tactiques font de plus en plus d'émules. C'est l'élève dont je suis le plus fier.

J'ai appris que Léger Félicité Sonthonax, le commissaire civil des Français de Saint-Domingue, avait l'intention d'affranchir tous les esclaves, ce qui est absurde car il n'a pas l'autorité de les émanciper. Nous devons être les premiers à nous déclarer libres.

Toussaint a fait une discours mémorable à Camp Turel. Il y a prononcé la phrase : "Je veux que la Liberté et l'Égalité règnent à Saint-Domingue". Toussaint s'est baptisé du nom "Louverture", un geste hautement symbolique qui l'associe au combat de tous les esclaves pour la liberté.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

Les échos de la Révolution française


Gran pè,


En 1794, le gouvernement français mené par Maximilien de Robespierre a abolit l'esclavage. Cela a convaincu Louverture d'abandonner son alliance avec les Espagnols pour se rapprocher des Français. Il comprit qu'il allait devoir se battre pour permettre à tous les anciens esclaves de Saint-Domingue de gagner leur liberté. Il est devenu un commandant français et il s'est bientôt retrouvé pris pour cible par les Britanniques qui voulaient s'approprier Saint-Domingue par proclamation.

Après avoir bouté Sonthonax hors de l'île, Louverture est de facto devenu le chef de la colonie. Il ne manifesta aucune volonté de s'éloigner de la France, mais les autorités françaises ne verront pas d'un bon œil l'instauration de ses propres lois.

Les principes de la Révolution française se sont propagés dans tout Saint-Domingue et ont renforcé les divisions sociales qui fragilisent notre colonie déjà instable.

Dans les écrits du Comte Mirabeau, l'écrivain français, j'ai lu que "les blancs de Saint-Domingue dorment au pied du Vésuve".

Ce qui est notre cas à tous, si je n'arrive pas à mes fins.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

Le maître absolu de Saint-Domingue


Gran pè,


De nouveaux troubles : nous avons perdus Jean-François Papillon et Georges Biassou. Ils ont décidé de s'allier avec les Espagnols, et comme nous sommes alliés avec la France, ils nous ont quittés. Je pensais que les liens que nous avions tissés surmonteraient les alliances nationales, mais je me suis trompé. Je ne vis pas cela comme une trahison, mais cela m'emplit de tristesse. Nous avons des problèmes plus urgents à régler.

Toussaint et moi avons œuvré pour chasser le Templier Jean-Louis Villatte alors qu'il essayait de devenir gouverneur. En y parvenant, nous avons fait de Toussaint le maître absolu de Saint-Domingue. Il n'a pas appelé à la révolte ouverte, il préfère avancer pas à pas vers l'indépendance tout en claironnant sa loyauté à la France.

Napoléon Bonaparte a pris le pouvoir en France. Il est un partisan de l'abolition, mais il a bien fait comprendre à Louverture qu'il ne doit pas outrepasser ses prérogatives. Louverture n'en a pas tenu compte et, à sa demande, je l'ai aidé à conquérir la colonie espagnole de Santo Domingo, ce qui lui a permit de prendre le contrôle de toute l'île d'Hispaniola. Fidèle à nos idéaux, Toussaint a immédiatement libéré tous les esclaves de ces terres.

Je me demande si Toussaint est devenu un individu trop secret. Quoi qu'il en soit, il demeure un homme bon en qui j'ai toute confiance.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

L'expédition de Leclerc


Gran pè,


Bonaparte était plutôt compatissant à la cause de Louverture jusqu'à la promulgation de sa nouvelle constitution. Il a désormais l'impression qu'il se rebelle contre la nouvelle république de France. Le texte proclame Louverture gouverneur à vie et se passe totalement de l'approbation de la France. En déclarant que tous ses citoyens seraient à la fois « libres » et « français », la constitution va à l'encontre des souhaits de Bonaparte et d'un retour de Saint-Domingue à ses racines coloniales. Le document rédigé par Louverture n'était pas une déclaration d'indépendance, mais il fait de Saint-Domingue une entité totalement séparée de la France.

En octobre 1801, Napoléon a décidé de remplacer Louverture par son beau-frère, le général Charles Leclerc, et d'envoyer ce dernier à Saint-Domingue afin de l'éliminer. J'ai intercepté les ordres de Leclerc qui le somment de désarmer les soldats noirs et de forcer les anciens esclaves à retourner à leurs plantations. Pour s'assurer leur loyauté, Leclerc leur a promis à tort que la France n'avait aucune intention de restaurer la vieille hiérarchie raciale. Je pensais que nos alliés étaient assez intelligents pour ne pas écouter ses paroles empoisonnées.

Et pourtant, en mai 1802, Leclerc a réussi à pousser la plupart des chefs rebelles à la reddition, dont Toussaint Louverture.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

L'arbre de la Liberté


Gran pè,


Après des années de combat, Louverture a négocié un traité avec les Français. Il a été arrêté et envoyé en France pour y être emprisonné.

Avant d'être déporté, Louverture a déclaré aux Français : "En me renversant, on n'a abattu que le tronc de l'arbre de la liberté des Noirs ; il repoussera par les racines parce qu'elles sont nombreuses et profondes".

Je n'ai pas pu le libérer. Je me demande s'il l'aurait voulu. J'ai essayé de communiquer avec la Confrérie de France afin qu'ils le protègent, mais je n'ai reçu aucune réponse.

Nous sommes si près du but. Je dois aller jusqu'au bout. Pour mon ami.

Guide-nous vers la victoire.

Eseosa[1]

La rançon de la Liberté


Gran pè,


En dépit des avertissements de ses supérieurs, Leclerc n'a pas consolidé sa victoire en démantelant la vieille garde de Toussaint, et nous nous sommes soulevés de nouveau pour réduire à néant les espoirs français de reprendre le contrôle de Saint-Domingue.

Je suis arrivé trop tard pour sauver Toussaint, mais j'ai eu ma revanche sur Leclerc. Il souffrait déjà d'une maladie, mais je l'ai empoisonné avec un mélange issu des vieilles recettes de Mackandal. Leclerc est mort de la « Fièvre Jaune » le 1er novembre 1802.

Jean-Jacques Dessalines, l'un des lieutenants de Toussaint, a poursuivi le combat. Le 18 novembre 1803, à Vertieres, Dessalines a attaqué le général français Rochambeau et il a vaincu ses troupes. Rochambeau a quitté Vertieres durant une tempête car il savait que la colonie était définitivement perdue.Le 1er janvier 1804, Dessalines est devenu le nouveau chef. Il a proclamé Saint-Domingue république libre puis a ordonné l'exécution de milliers de blancs vivant encore dans le pays.

Ma Confrérie, faite de rebelles et de fous furieux, a disparue. Boukman et Toussaint sont morts. J'ai tué Jeannot le dément. Biassou et Jean-François sont partis, probablement en Floride. J'ai appris que Toussaint s'était éteint en prison, mais j'ignore ce qu'il est advenu de son corps.

J'ai fait ce que je t'avais promis, Gran pè. J'ai libéré Saint-Domingue, mais à quel prix ? Es-tu fier de moi ? Ou simplement déçu ?

J'ai été contacté par l'un des nôtres. Un homme du nom de Connor. J'ai cru comprendre qu'il a déjà participé à des révolutions. Je vais le rencontrer. Je vais apprendre. Puis je reviendrai pour m'occuper de Dessalines.

Pardonne-moi.

Eseosa[1]

Notes

  • Dans son codex, Eseosa fait référence à ses grand-parents Adewalé et Bastienne Josèphe[1].
  • C'est James Nadiger, un écrivain émergeant, qui écrit les entrées de "Lettres Aux Morts"[2].



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